Banc d'essai - Esprit Audio - câbles Celesta et Eterna USB

L'USB revu et corrigé par Esprit Audio

Cela fait quelques mois que je n’avais pas eu l’occasion de côtoyer les câbleries Esprit Audio, Richard Césari travaillant d’arrache-pied sur de nouveaux modèles. A vrai dire, l’homme est comme sa concurrence, avare d’informations ! Chacun sur le terrain artisanal français s’attache à faire le moins de bruit possible, pour qu’au moment  opportun il puisse lancer ses nouveaux câbles dans les meilleures conditions.


C’est aujourd’hui chose faite. Après cette petite période de silence, de nouvelles moutures améliorées des câbles USB sont désormais disponibles.

J’avais particulièrement apprécié la ligne Célesta dans son ensemble et j’étais relativement curieux de voir vers quelle direction Richard Césari avait dirigé son développement pour cette nouvelle version. Oublions définitivement les géométries planes. Il s’en remet aux fondamentaux de la transmission de signal en proposant un câble rond fait de paires torsadées faites de conducteurs de qualité différente de la première version. Le blindage a également été revu avec de nouveaux écrans. Les prises sont gainées en thermo sans aucun jeu. L’assemblage semble méticuleux et à l’image que l’on se fait d’un produit haut de gamme d’exception. Le câble Eterna USB est quant à lui plus volumineux et dispose de plus d’artifices de blindage et d’isolation. Il n’en perd pas moins la flexibilité indispensable pour relier les éléments.

Rappelons-nous, le premier modèle Célesta m’avait séduit par son absence de coloration ou de projection. Reste qu’il présentait à mon avis un léger manque d’extension notamment dans l’infrabasse qui pénalisait légèrement l’expérience d’écoute. La définition était déjà importante présentant une ciselure du medium et du haut-medium des plus convaincantes. Le Célesta était typé, reflet d’une légère matité qui favorisait l’écoute des grands ensembles même à fort volume.

S’il fallait résumer l’expérience d’écoute des nouvelles moutures, cela pourrait être fait en quelques mots. Frisant l’excellence. Nous savons que tout câble type à un certain niveau l’écoute et l’écoute critique consiste plus à positionner l’expérience musicale qu’il procure que d’évoquer une parfaite neutralité. Cette dernière étant totalement irréaliste, je préfère par exemple parler de dynamique et de transparence des timbres.

Que ce soit le câble USB Célesta ou USB Eterna, tous deux apportent une expérience toute à fait exceptionnelle en termes de musicalité. Avec le Célesta, aucune sensation de mise en avant ou d’excès de coloration ne transparait. Offrant une vision mate musicale et à l’opposé d’une sensation agressive et rapide, la musique s’impose donc fluide et correctement définie.  Comme sur le modèle précédent l’accent est mis à permettre une bonne captation de scène sonore en profondeur sans provoquer de sensation d’extension extravertie en largeur. Le medium est très détaillé laissait percevoir sur les plages HD les micro-informations avec une précision diabolique. Si cette restitution peut sembler restrictive, elle plaide pour une absence totale du démonstratif. Ainsi le bas-medium est légèrement mis en retrait, donnant une image épurée de toute sensation de lourdeur. La scène sonore est de taille normale. Et si vous voulez mon avis, c’est tant mieux, car pour ce qui est du réel, une scène sonore de 10m de large sur 5m de profondeur sur une petite formation de jazz n’a rien du tout d’authentique !

Pourvu que le transport et le convertisseur le permette, les timbres sont de la couleur du crédible sur tous les types d’instruments que nous avons écouté. Les harmoniques autour des notes primaires résonnent sans sensation de manque, avec peut-être une très légère mise en avant. Les performances vocales sont tout à fait remarquables sans tomber dans le démonstratif. On pourrait tout au plus saisir une légère simplification par moment, notamment sur le bas-medium à comparer le Célesta et l’Eterna. Avec ce dernier, la scène sonore respire plus, le bas-médium rend aux prestations leur charnel et leur réel naturel avec plus d’insistance. Tentant de prendre l’ensemble en défaut, je ne leur trouve absolument aucune coloration. Du coup, il impose au passage une signature sonore plus chaude sans pour autant masquer les détails.

L’Eterna marque donc le pas avec une réelle différence de rendu. Il offre une expérience d’écoute plus en adéquation avec le réel. Pour autant nombre d’audiophiles aiment les restitutions plus artificielles et détaillées. Ces dernières loin de manquer de charme permettent également de bien profiter d’un médium ultra détaillé.

Synthèse :

Esprit Audio nous avait habitué à produire des câbleries à l’expérience musicale plutôt à l’absence de chaleur musicale. Avec le Célesta USB, l’esprit est à nouveau là avec une esthétique des plus réussies. L’absence de coloration, le medium riche et détaillé contribuent à créer une expérience d’écoute exceptionnelle pourvu que l’équipement le permette. J’ai d’ailleurs obtenu également d’excellents résultats avec de petits appareils dans la tranche des 500€ où toute extraversion s’en est trouvée totalement modérée et contrôlée. Avec l’Eterna, on touche la gamme de câbleries apportant une expérience réellement haut de gamme, riche à la fois en détails et frisant la carnation du réel notamment par cette alchimie du bas-medium et du medium sans altération des perceptions. Voilà donc deux nouvelles références musicales à consommer sans modération !

La discographie :

Charlie Mingus, The Jazz Experiments of Charlie Mingus, what is this thing called love (24 bits/192 kHz)
Charles Mackeras, SCO, Wolfgang Amadeus Mozart, symphonie 38 en Ré majeur K504, final (24 bits/88,2 kHz)
Erwin Schrott, les noces de Figaro (16 bits/44,1kHz)
Daft Punk, Get Lucky (24 bits/88,2 kHz)
Jean Chaplin, Songs of Steevie Wonder, Master Blaster (24 bits/96 kHz)
Sheila Jordan, Portait of Sheila, if you could see me now (24 bits/192 kHz)
Bob Marley, Legend, No woman no cry (24 bits/96 kHz)
Anne and Pete Sibley, Happy Valley, Show me the way – DSD x64 & x128
Foreigner Acoustic, Waiting for a girl like you (16 bits/44,& kHz)
Katie Melua, Katie Melua Collection, Piece by Piece (16 bits/44,& kHz)

En résumé :

Câble USB Célesta
Mat, musical, linéaire, écoute dégraissée sans perte trop importante dans le bas du spectre, Bas medium en retrait, belle scène sonore en profondeur sans extraversion sur les côtés

Câble USB Eterna
Mat, musical, beaucoup de relief, écoute charnelle et naturelle, grosse sensation de présence, scène sonore étendue en profondeur sans extraversion sur les côtés

Esprit Audio :


Tarif prix public en février 2014 : 

En 1m, Célesta USB : 390€, Eterna USB : 790€

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