Banc d'essai - Câble Digital S/PDIF Esprit High End Audio Celesta

Esprit High End Audio est sise a Bauné dans le 49 ou se trouvent ses ateliers de fabrication (tout est fabriqué manuellement en France), l’auditorium pour les tests et la partie administrative. De longue tradition dans la fabrication d’accessoires et de câbles pour l’environnement audiophile, après les RendistoRs, je vous propose un petit compte rendu d’écoute des produits de la gamme Celesta. Ce second article concerne le câble Digital S/PDIF.

Comme le câble de modulation, voilà à nouveau réalisation totalement artisanale comme je les aiment, les conducteurs sont tressés et montés avec grand soin et la finition extérieure dénote d'un assemblage qualitatif parfait à ce niveau de prix.




Le travail fait sur le très haut de gamme Gaia et Lumina, se décline ici dans une moindre mesure à nouveau sur la nouvelle gamme Celesta. Reportez-vous à l’article sur les câbles de modulation pour de plus amples détails sur la déclinaison des gammes.

Le câble coaxial de 75 Ohms est constitué d'un couple de conducteurs multi-brins en cuivre désoxygéné à cristaux longs, un pour le signal, 1 pour la masse. Tressé à la main à partir de toron de cuivre, chaque conducteur est ensuite isolé sous plusieurs couches d’isolants. Il existe quatre niveaux d'isolations suivant les informations du constructeur. Le câble possède également un système d’amortissement antivibratoire.

Notons que le blindage est orienté « intégral avec isolant sur air », technique propriétaire dons les détails ne sont naturellement pas dévoilés.



Aucune donnée technique relative à des mesures n'est affichée par le constructeur. Gageons que l’impédance liée à la connectique est souvent responsable des réflexions et des déformations du signal par chute d’impédance est ici au mieux maîtrisée à l’aide des connecteurs construits sur cahier de charge spécifique.

Le sens d'utilisation du câble se fait à priori de la prise avec la gaine marquée Esprit vers la prise dont la gaine est marquée Celesta. Il est nécessite d'un minimum d'utilisation en situation pour que le câble de stabilise et donne son maximum. Monsieur Césari recommande 10 minutes environ pour que le câble se polarise et environ 10h pour la phase de rodage.


Les prises RCA sont, comme sur le câble de modulation, robustes. De bonne taille, elles s’emboîtent parfaitement sur les embases femelles du côté des électroniques. La qualité du serrage est identique à celle utilisée par Supra (prise ISL auto-serrante). Le serrage progressif et naturellement parfait pour un contact optimal, il est également réellement excellent d'expérience.
Les connecteurs d’origine CMC sont fabriqués sur cahier des charges à base de cuivre désoxygéné à très haute conductivité plaqué argent pour conduire le signal et utilisent le téflon comme isolant. Un placage argent supplémentaire termine de protéger la connexion de l'oxydation de surface. L’utilisation du cuivre n’est pas anodine dans la mesure où l’on trouve plutôt des connecteurs le laiton ou laiton/cuivre plaqués. Le respect d’une parfaite impédance au plus près de 75 Ohms est également un facteur discriminant de la construction.

L'écoute

Au premier abord, aucune surprise, après l’écoute des câbles de modulation, je m’attends à quelque chose de cossu… Je retrouve à nouveau la qualité des produits d'exception qui apportent un transport du signal sans compromis. Tout comme les câbles de modulation, le câble digital S/PDIF transporte les informations avec exactitude ou non introduisant à la fois gigue (jitter), déformation des fronts d’ondes, réflexions et déformation suite aux chutes d’impédance au niveau de la connectique. Du coup, chaque produit de cet ordre dispose d'une signature sonore et d’un comportement technique propre. Ici, la restitution apparaît d'une extrême finesse, loin de toute dureté numérique, le niveau de détail est exceptionnel de clarté et véracité.

Le ton est fort juste, totalement neutre à la manière des meilleurs produits de ma sélection, aucune mise en avant  d'aucune sorte n'est perceptible quelque soit le niveau d’écoute. Si par moment j’ai pu souffrir d’un manque de matière sur l’écoute des câbles de modulation, là je dois dire qu’en matière de transport le hiFace EVO utilisé comme source dématérialisée fait preuve d’un brio tout particulier confirmant au passage l’excellence de cette source pourvu qu’elle soit bien alimentée.
  
L'image stéréo est excellente et parfaitement équilibrée, d’ailleurs un réglage de la position des enceintes a été nécessaire pour recadrer l’ensemble à l’écoute. Les instruments sont parfaitement dissociés, les micro-détails idéalement présents sans la moindre projection. L'image se forme en retrait chassant l'impression de proximité excessive qui peut de temps à autre arriver sur d'autres câbleries. La largeur et la profondeur de restitution sont également généreuses et parfaitement convaincantes. Les instruments à l'arrière plan sont fournis en détail et aération au même titre que ceux au premier plan.

Les timbres sont tout à fait réalistes sur les cuivres et instruments à vent, je n’arrive pas à saisir la moindre trace de coloration, les timbres sont naturels et s'expriment sans aucune fioriture supplémentaire. Je me demande à ce moment quelle performance mon DAC est-il encore capable d’afficher correctement câblé !

La reproduction des voix est naturelle, parfaitement détourée. La restitution est douce et laisse le côté analogique de mes électroniques s’étendre à souhait pour le plus grand bonheur d’écoute. A tout moment l’information délivrée évite de se montrer plus démonstrative que réaliste. L'écoute de plages en haute définition met davantage ces éléments en avant, la compression dynamique  moins présente et le niveau de détail étant meilleur, la différence est réellement saisissante. Sur ce type de câble on entend clairement sans ambigüité la différence !

Les grandes formations sont très bien reproduites avec excellente lisibilité des jeux de masse. Les forte sont réalistes et d'une dynamique crédible. L'écoute à la longue ne s'est pas révélée particulièrement fatigante mais clairement agréable.

Le câble Digital Esprit Celesta est donc un câble de la catégorie des non dominants comme je les aime. Il constitue une alternative parfaitement crédible aux câbles de sa gamme de prix avec son rapport qualité/prix plutôt agressif. Il me semble qu'il s'associera plus volontiers avec des électroniques à tendance plus analytiques qu'expressives. Sur mon DAC pro plutôt neutre et sans projection, il fait un parcours sans fautes.

A consommer sans modération ! 

Site du constructeur : Le site
Lien vers la description produit : Fiche produit
Où acheter en France : Les Distributeurs
Les prix publics 2011 : 390€ pour 1,2m

Commentaires

  1. Merci pour ce CR.

    Ce câble existe-t-il en BNC/BNC car j'ai crû comprendre que cette connectique était supérieure comparée au RCA (sachant que les meilleurs convertisseurs USB/SPDIF sont pourvus de sortie BNC).

    Mythe ou réalité de la suprématie du BNC face au RCA ?

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  2. Je ne pense pas, d'après la liste de prix standard, mais il est toujours possible de demander au fabricant de fournir un exemplaire sur mesure vu qu'ils sont tous fabriqués manuellement de A à Z.

    après BNC ou RCA... vu les courbes techniques la différence est là, mais à l'oreille je ne sais pas dire vu que je n'ai pas approfondi la question

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  3. Je suis à la recherche du commentaire que vous aviez écrit après une comparaison de JRiver et Foobar. Vous y trouviez Foobar "coloré". Etait-ce un simple résultat d'écoute où cela s'appuyait-il sur sur des données techniques ?
    Cela avait également été ma première sensation et j'en ai lu d'analogues sur quelques forums mais finalement je le préfère à Foobar surtout en matière de timbres mais également en matière d'espace.

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  4. Bonjour,

    Les commentaires auxquels vous faites références ont été fait sur le forum audiophilefr.com au cours d'une discussion. Je n'ai pas souvenir d'avoir écrit un article spécifiquement sur ce sujet.

    Cependant, mon commentaire va en fait à l'opposé. Foobar est à mon sens plus neutre, JRiver propose une restitution un poil plus chaleureuse. Les nouvelles versions possèdent d'autre part un nouveau mode d'exploitation WASAPI un peu moins coloré. Cependant je trouve que la restitution reste toujours différente de celle de foobar. Ce dernier reste mon préféré.

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  5. Bonjour,

    Merci pour cet excellent CR. J'ai l'intention de relier un ampli Hegel H160 à un lecteur Creek Evo2. Pour un résultat optimal, me conseillez-vous d'utiliser ce câble ou le câble analogique que j'utilise d'habitude (Esprit Kappa)?
    D'avance merci de votre réponse
    Bien cordialement

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