Bien choisir ses câbles d'enceinte

Dans l’article précédent je vous ai parlé des câbles, de leur utilisation et donné quelques pistes. Continuons donc cette discussion en abordant aujourd’hui le cas des câbles d’enceinte.
La sélection de câbles d’enceintes est beaucoup plus simple qu’il n’y parait. En premier lieu, je pense qu’il faut déjà réfléchir à la longueur qui est à installer. Si la longueur est supérieure à 5m ou dissymétrique sur une grande longueur, certains soucis peuvent apparaître. Si la longueur à utiliser est symétrique et de moins de 5m, la sélection sera sans aucun doute plus facile.
Le point de départ doit toujours se faire en utilisant une longueur de câble identique et dis de bas de gamme. Entendons-nous, bas de gamme ne signifie pas forcément que le résultat n’est pas plaisant à l’oreille, il signifie que certaines informations peuvent être masquées et potentiellement dénaturée (coloration, sensation de faux timbres, projection de la scène sonore, etc). Il n’y a donc pas réellement de mauvais câbles mais souvent de mauvais couplages ! En fonction de l’amplification et des enceintes, le résultat peut être plus ou moins réussi.  Des câbles bas de gamme sont par exemple une longueur de câble Ethernet où les 4 paires sont torsadées ensemble, du câble téléphonique ou du câble audio courant de supermarché à moins de 1€/mètre.
Si cela vous satisfait à l’oreille, inutile d’aller chercher plus loin !

Ensuite, si au bout d’un moment vous sentez une frustration, un manque, sentez que la restitution pourrait progresser, penchez-vous sur vos câbles d’enceintes. Les fortes sections contrairement à ce qu’on lit ne véhiculent pas mieux les basses fréquences, la géométrie générale et la composition des isolants influent tant sur le résultat qu’il convient plutôt que de lire les spécifications d’essayer tout simplement. Il existe des bons câbles professionnels qui font un excellent point de départ. Ces derniers sont étudiés pour être relativement droit et secs pour permettre le mastering (notamment dans le medium), car à moins d’avoir une oreille de Lynx, l’ingénieur studio entend rarement au-dessus de 15KHz quoi que ce soit. Les câbles à base d’argent sont souvent plus rapides en transport d’information et donnent une impression de plus grande vitesse à la musique. Plus fluide que le cuivre ils apportent un plus sur des enceintes molles ou des électroniques chaleureuses.

On ne répétera jamais assez que le mieux en termes d’épissure est aucune épissure du tout. Du coup, si vous avez des borniers vissants, utilisez-les de préférence avec le câble nu. Si c’est un détail, il a son importance car TOUTES les prises colorent le son. Les prises dorées semblent souvent assez neutres, mais l’argent et le rhodium par exemple apportent une modification sur le rendu dans quelques cas de figure. Par exemple, une enceinte qui serait équipée de borniers vissant au rhodium bénéficiera de l’utilisation de bananes du même type. C’est un contre-exemple qui au final généralise la règle selon laquelle deux métaux offrent une conduction uniforme dès lors qu’ils sont de même nature. Cuivre-Cuivre, Doré-Doré, Argent-Argent, etc…  Les caractéristiques intrinsèques des métaux et leur conduction diffère, du coup, les épissures en métaux différents peuvent introduire de potentiels changement dans les modulations du courant véhiculé. Sachant qu’il vaut mieux prévenir que guérir, respecter ces règles permet simplement de se prémunir de s’introduire des soucis supplémentaires.
On utilise souvent les câbles d’enceintes de marque pour renforcer ou supprimer certains désagréments. Par exemple, pour renforcer l’aspect chaleureux, on pourra se pencher sur des modèles de la marque QED, MPC ou encore Kimber Kable. Si au contraire on souhaite avoir une droiture sans exagération, on retiendra plutôt un constructeur français comme Esprit ou le japonais Oyaide. Pour donner un coup de peps à sa restitution en gardant une belle sonorité, on retiendra Nordost. En fait, selon le but à atteindre, on sélectionnera son câble en fonction. Il existe aucun assortiment d’électroniques totalement transparentes et neutres, toute combinaison induit un déséquilibre que les câbles compensent ou exagèrent.

 Je conclue donc aujourd’hui cette réflexion en vous invitant à réfléchir aux couplages et bien identifier le caractère de votre système. Après la sélection d’un câble d’enceinte qui apporte un plus à votre oreille n’en sera que plus facile. Réalisez-donc cet exercice, tentez d’identifier quelques qualificatifs sur la rapidité de la restitution, la coloration du bas, medium et haut du spectre, sur la scène en largeur et profondeur et enfin sur la sensation de proximité (légère projection ou retrait). Avec ces informations vous saurez comparer avec un autre câble si ces dernières diffèrent en mieux ou moins bien à votre oreille.


Bonnes écoutes, le prochain article abordera le sujet brûlant des câbles USB.

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