étrange mélange d'un ton résolument szymanowsien et d'un adieu symphonique brahmsien
Une fois n'est pas coutume, je vous propose quelques mots sur la prestation du jour Salle Pleyel.
Valery Gergiev, encensé par la presse, tsar de la musique russe, dirige pour l'occasion l'excellent LSO, qui comme à l’accoutumée, s'exécute avec une dextérité remarquable, accompagnant les solistes du jour sans accrocs. Je dois dire qu'à l'accoutumé je suis plutôt fan de Karol Szymanowsky, notamment des quelques sonates pour piano, notamment la 2, produites au début du siècle dernier, dont je trouve qu'elles ne déméritent pas face aux productions russes du même genre.
Gergiev à la tête du LSO, de la musique de l'est, on s'attendait dit-on à une réalisation d'exception. A mon sens, mais quelque chose j'ai l'impression n'a pas parfaitement fonctionné.
L'ouverture sur la symphonie numéro 4 concertante, à l'origine dessinée comme un concerto se présente difficile à aborder, complexe, réservée à l'oreille affûtée est exécutée ici par Denis Matsuev avec un élan de virtuosité impressionnant. Ce dernier nous offre une interprétation habitée, tantôt rentrant dans le piano, tantôt aérienne, tonique comme l'on pouvait s'y attendre. Cependant un certain regret vient ternir l'ensemble notamment part l'orchestration choisie par Gergiev qui manquait par moment d'une certaine subtilité ainsi que d'aération sur le jeu du piano pratiquement inaudible à certains moments de grande virtuosité où l'on aurait souhaiter mieux entendre la participation de ce dernier. Entre temps mon voisin à décroché et s'est presque endormi sur la symphonie concertante... Fort heureusement, sur le bis, nous profitons du talent de Matsuev en solo et l'ensemble finit donc sur une note russe fort agréable.
Vient ensuite le concerto pour violon numéro 2, né dans la foulée de la concertante, ce dernier nous est aujourd'hui exécuté par l'excellent Leonidas Kavakos. Si ce dernier, grec de son état, ne réussit pas à donner une couleur d'exception à l'ensemble, l'écoute procure plaisir et sensation de propre. Le soliste exécute le premier thème avec rectitude, là encore la coloration donnée par Gergiev à l'ensemble reste plutôt terne et sans inventivité, mais qu'importe, la partition est respectée, le chef est un maître la critique n'a donc pas réellement sa place. Plus abordable que la concertante, ce dernier permet de plonger plus facilement dans l'environnement musical relativement complexe de Szymanowsky mêlant lyrisme et accents folkloriques. Au terme de ce concerto aux accents pastels, Kavakos nous livre en solo un sympathique extrait de caprices de Niccolo Paganini qui met un terme à sa prestation avec grande fraîcheur et sympathie. Laissant s'exprimer sa virtuosité avec plus d'impétuosité, le style très aérien de l’interprète masque avec brio l'extrême difficulté d'exécution. Un interprète qui manifestement cadre mieux aux plaisirs italiens qu'avec une musique agressive et tonique de l'Est.
Vient enfin le tours de Johannes Brahms, nous changeons résolument de registre, passant d'une musique complexe et cérébrale, nécessitant un effort d'analyse et de compréhension à quelque chose disons de plus abordable. Mon voisin à troqué sa place avec sa chérie, elle ne dort pas, voilà donc un bon présage pour le second mouvement ... Gergiev semble finalement plus inspiré et joue enfin avec grande subtilité sur les palettes de couleurs tonales comme personne ne sait mieux le faire que le LSO lorsqu'on leur en donne l'occasion. Si l'élan romantique et enlevé de certains passages n'est pas totalement au rendez-vous, cette symphonie à la portée monumentale aurait gagné à plus de mise en valeur, notamment sur la passacaille qui en elle même constitue une exception si je ne m'abuse dans la construction symphonique traditionnelle.
Bref vous l'avez sans aucun doute compris, je suis resté un peu sur ma faim musicale, est-ce l'incompréhension d'un chef habitué aux orchestres russes et d'un orchestre so british ? Je dois dire que l'excellence technique du LSO, la prestation de Matsuev proprement et littéralement hallucinante de virtuosité et enfin le sympathique petit caprice aérien de Kavakos ont su contenir mon impatience et ont laissé au final un sentiment agréable d'une après midi réussie !
Valery Gergiev, encensé par la presse, tsar de la musique russe, dirige pour l'occasion l'excellent LSO, qui comme à l’accoutumée, s'exécute avec une dextérité remarquable, accompagnant les solistes du jour sans accrocs. Je dois dire qu'à l'accoutumé je suis plutôt fan de Karol Szymanowsky, notamment des quelques sonates pour piano, notamment la 2, produites au début du siècle dernier, dont je trouve qu'elles ne déméritent pas face aux productions russes du même genre.
Gergiev à la tête du LSO, de la musique de l'est, on s'attendait dit-on à une réalisation d'exception. A mon sens, mais quelque chose j'ai l'impression n'a pas parfaitement fonctionné.
L'ouverture sur la symphonie numéro 4 concertante, à l'origine dessinée comme un concerto se présente difficile à aborder, complexe, réservée à l'oreille affûtée est exécutée ici par Denis Matsuev avec un élan de virtuosité impressionnant. Ce dernier nous offre une interprétation habitée, tantôt rentrant dans le piano, tantôt aérienne, tonique comme l'on pouvait s'y attendre. Cependant un certain regret vient ternir l'ensemble notamment part l'orchestration choisie par Gergiev qui manquait par moment d'une certaine subtilité ainsi que d'aération sur le jeu du piano pratiquement inaudible à certains moments de grande virtuosité où l'on aurait souhaiter mieux entendre la participation de ce dernier. Entre temps mon voisin à décroché et s'est presque endormi sur la symphonie concertante... Fort heureusement, sur le bis, nous profitons du talent de Matsuev en solo et l'ensemble finit donc sur une note russe fort agréable.
Vient ensuite le concerto pour violon numéro 2, né dans la foulée de la concertante, ce dernier nous est aujourd'hui exécuté par l'excellent Leonidas Kavakos. Si ce dernier, grec de son état, ne réussit pas à donner une couleur d'exception à l'ensemble, l'écoute procure plaisir et sensation de propre. Le soliste exécute le premier thème avec rectitude, là encore la coloration donnée par Gergiev à l'ensemble reste plutôt terne et sans inventivité, mais qu'importe, la partition est respectée, le chef est un maître la critique n'a donc pas réellement sa place. Plus abordable que la concertante, ce dernier permet de plonger plus facilement dans l'environnement musical relativement complexe de Szymanowsky mêlant lyrisme et accents folkloriques. Au terme de ce concerto aux accents pastels, Kavakos nous livre en solo un sympathique extrait de caprices de Niccolo Paganini qui met un terme à sa prestation avec grande fraîcheur et sympathie. Laissant s'exprimer sa virtuosité avec plus d'impétuosité, le style très aérien de l’interprète masque avec brio l'extrême difficulté d'exécution. Un interprète qui manifestement cadre mieux aux plaisirs italiens qu'avec une musique agressive et tonique de l'Est.
Vient enfin le tours de Johannes Brahms, nous changeons résolument de registre, passant d'une musique complexe et cérébrale, nécessitant un effort d'analyse et de compréhension à quelque chose disons de plus abordable. Mon voisin à troqué sa place avec sa chérie, elle ne dort pas, voilà donc un bon présage pour le second mouvement ... Gergiev semble finalement plus inspiré et joue enfin avec grande subtilité sur les palettes de couleurs tonales comme personne ne sait mieux le faire que le LSO lorsqu'on leur en donne l'occasion. Si l'élan romantique et enlevé de certains passages n'est pas totalement au rendez-vous, cette symphonie à la portée monumentale aurait gagné à plus de mise en valeur, notamment sur la passacaille qui en elle même constitue une exception si je ne m'abuse dans la construction symphonique traditionnelle.
Bref vous l'avez sans aucun doute compris, je suis resté un peu sur ma faim musicale, est-ce l'incompréhension d'un chef habitué aux orchestres russes et d'un orchestre so british ? Je dois dire que l'excellence technique du LSO, la prestation de Matsuev proprement et littéralement hallucinante de virtuosité et enfin le sympathique petit caprice aérien de Kavakos ont su contenir mon impatience et ont laissé au final un sentiment agréable d'une après midi réussie !
Décidément le LSO ne travaille plus vraiment
RépondreSupprimerLe 18 juin dernier, devant un Haitink en déroute et qui devrait savoir arrêter, les pupitres ne jouaient pas ensemble, les attaques bavaient, et un premier violon qui visiblement avait décidé de pas prendre les choses en main et de ne venir en aide à personne.
J'ai quitté à l'entracte (seconde fois en 40 ans) après une Chaconne de Purcell ressemblant à La Nuit Transfigurée, et un Concerto K488 par Pires qui a juste essayé de "faire joli", et n'y est même pas arrivée. J'ai évité une Symphonie N°9 de Schubert dont il m'a été rapporté par les courageux qui étaient restés qu'elle était comique et burlesque.
Le concert que tu décris ici a l'air de s'être nettement mieux déroulé. Mais tes commentaires sur le LSO...
Amitiés