Culture Cable Via Appia

 Culture Cable est un fabricant de câble comme on les aime.

Société Artisanale animée par la dynamique d'un réel passionné dit “JUBO”, elle fabrique depuis maintenant près de 6 ans différents types de câbles destinés à bonifier les systèmes audiophiles, dont Naim. Ce passionné artisan propose d’ailleurs nombre de solutions pour électroniques Naim, comme des câbles d’interconnexion analogiques, numériques et véhiculant l’alimentation entre éléments séparés.

(image crédit Culture Cable ©)

Chez Culture Cable, vous trouverez donc nombre de câbles pour répondre à tous les besoins d’interconnexion de systèmes Naim : câbles de modulation interconnects RCA-DIN, DIN-DIN, DIN-XLR; les spécifiques pour la connexion des alimentations le SNAIC 4, SNAIC 5. etc...


D’autres sont en préparation dans les tiroirs de Julien Borle, dont entre autre un S/PDIF et un Burndy.

Dans le cadre d’une évolution d’un de mes systèmes à base d’électroniques Naim, j’ai eu l’occasion d’évaluer un des best sellers de Culture Cable, le Via Appia surnommé également le “p’tit rouge”. Ce dernier fait partie de la série noce de cuivre, visant à offrir la meilleure restitution possible, tout en conservant un prix très contenu.


Construction


D’une construction rigoureuse, la version en ma possession est une déclinaison pure Naim équipée de prises DIN à serrage manuel. Elle offre de facto un découplage et une protection contre les brouillages microphoniques plutôt efficaces. J’ai apprécié particulièrement l’excellente rigidité des connecteurs une fois serrés, ainsi que leur belle couleur rouge en aluminium anodisé. 


Le Via Appia se présente comme un câble à base de géométrie spécifique et adaptée aux spécificités du connecteurs DIN, dont notamment les conducteurs sont limités en taille. Son tressage spécifique est réalisé en double mono pour traiter les voix gauche et droite en parallèle. L’isolant repose, quant à lui, sur du Téflon drainé avec des conducteurs en cuivre UP-OCC, eux-mêmes isolés également au Téflon. Enfin, le blindage repose sur un choix judicieux de tresses en cuivre, dont la propriété de filtrage des CEM montre une efficacité accrue jusqu’à 1GHz. Cependant, en fonction de l’implémentation, le filtrage effectif sera plus efficace sur les basses (masse flottante) ou hautes fréquences (queue-de-cochon ou équivalent).


(géométrie du câble Via Appia - image crédit Culture Cable ©)


Mise en condition d’écoute


Mon protocole de test a quelque peu évolué depuis que je baigne dans la technologie numérique de l’audio. La constante tourne autour de mesures simples et d’un jeu bien précis de plages de préparation du système, suivi d’une lecture permettant de caractériser les attributs des éléments testés. C’est à cet effet, que je fais peu évoluer mon jeu de plages musicales. Je dispose de plus, de disques de tests spécifiques pour préparer les systèmes ou évaluer une caractéristique audio. 


Du côté des mesures, sur les câbles de modulation ou d’enceintes, je réalise quelquefois avec un LCR Meter, une vérification des éléments d’inductance, de capacitance et de résistance/impédance - si ces dernières sont données par le constructeur. Je mesure également la sortie analogique en fin de traitement, à l’aide d’une interface ADC Forte Audio dont je compare l’entrée à des mesures étalons (FFT, autres câbles).  Il faut cependant noter, que selon les couplages, les électroniques peuvent avoir tendance à se comporter différemment. Je dois donc avouer, qu’avec l’expérience, je trouve que ces mesures de câbles me semblent de moins en moins pertinentes.


Le succès de mes écoutes repose essentiellement sur le fait que je connais bien les éléments regroupés, tous, sauf 1, l’élément testé. J’évite d’assembler de nouveaux systèmes et de les utiliser pour tester un élément. Dans ce cas de figure l’exercice est très compliqué. J’ai donc assemblé un ensemble de sources, d’amplification, d’enceintes et de câbles bien connus. Mes sources sont essentiellement numériques de bout en bout. Elles se composent d’un ensemble d'ordinateurs soigneusement préparés pour Daphile, Euphony, Foobar, Room, JRiver et JPlay. Elles sont également capables de délivrer pour certaines, une image sonore de qualité identique à nombre d'équipements de streaming de très haut de gamme, voire d’en surpasser certains. Le point noir de ce type d’appareil repose cependant sur la complexité de mise au point et de maintenance des systèmes et logiciels. C’est à cet effet que j’encourage souvent les mélomanes audiophiles à s’équiper d’appareils plus intégrés (streamer+dac, lecteur CD).


Pour ces écoutes, étant habitué au jargon marketing constructeur, je reste souvent très prudent avec les termes dithyrambiques que l’on peut souvent lire sur les produits. Je garde donc une ouverture d’esprit à accueillir le meilleur, comme le plus mauvais, sans prendre parti. Ici, chez Culture Cable, la langue de bois n'est pas de mise, les choses sont expliquées clairement et sans parabole.


En fait, je dois avouer d’emblée que l’écoute du Via Appia DIN/DIN s’est révélée être une bonne surprise. A la fois articulée et bien spatialisée, la restitution générale se présente clairement comme de très bonne qualité.


L’écoute


Pour vous offrir un résumé simple de mes longues sessions de test, sans rentrer dans les détails du protocole de test que je suis, je vais plutôt reprendre un par un les thèmes traditionnellement explorés pour les produits de l’audio haut de gamme :


Spectre sonore, l’aigu tout d’abord


Cette partie du spectre est importante pour assurer une bonne lisibilité des instruments, notamment les accompagnements de cuivres, cordes et cymbales.

Si l’on s’en tient à comparer des électroniques, les différences sont souvent assez marquées d’un système à l’autre sur ce registre. Pour évaluer un câble de modulation, je m’en tiens donc à des repères spécifiques audibles et aux timbres. Sur ce système, le résultat offert par l’ensemble Naim/Via Appia est tout à fait crédible, mu par une belle extension et des détails exempt de toute crispation. L’aération qu’on est en droit d’attendre d’un tel système est bien présente, quoique légèrement contenue, notamment au casque sur l’amplificateur intégré en classe A; Je remarque ensuite que la séparation des instruments, sur les partitions de gros ensembles complexes, peine très légèrement. Cela dit, les enceintes et l’amplification intégrée y sont tout de même pour une grande partie ! La persistance des résonances à l'extrémité du spectre, sur les grosses cloches japonaises, sont quant à elles, parfaitement convaincante. Le tout, sans excès analytique, sans extraversion. Il en va de même sur les petits coups sur le triangle à l’orchestre. Les timbres ne sont pas dénaturés, et respectent bien la philosophie des électroniques. Au final, que dire, à part qu’ils restent de toute beauté, tout au plus légèrement mats, pour le plus grand plaisir d’une écoute longue et musicale.


Le médium ensuite, plage souveraine


C’est l’un des composants essentiels du ressenti, là où beaucoup d’informations sonores se croisent, notamment sur les voix et les instruments.

Le médium est à la hauteur de mes attentes, avec une présence et une impression du réel tout à fait convaincante. J’ai noté également sur ce registre, une absence de dureté ou de sensation de crispation numérique, qui pourrait nuire à la véracité du message musical. On pourrait tout au plus trouver que le Via Appia relève légèrement la coloration tonale, mais cela dit sans excès. On est tout de même fort proche d’un ensemble d’une transparence cristalline. Les voix sont quant à elles enveloppantes à souhait, avec cette sensation de présence fort bien conservée, qui caractérise les électroniques Naim utilisées. L'écoute de jazz vocal ou de belles transcription d'opéra se révèle être d'une satisfaisante véracité.

Je note en dernier lieu la qualité de résolution du médium sur les plages complexes. Et cela sur le classique, comme de rock.


Enfin le grave


Le grave et notamment l’extrême contribue grandement à la définition d’une scène sonore ample et généreuse. Par ses micro-informations d’ambiance qui viennent compléter le médium, il apporte à la fois l’assise de la dynamique et du rythme.

Ici, le Via Appia fait preuve d'une belle présence, avec une extension qui semble bien prendre en compte la bande passante originale. L’écoute au casque, plus précise, me permet de voir la justesse en bas du spectre plus facilement qu’avec des enceintes. Je me suis donc attaché à l’écoute critique au casque, complétée d’écoutes sur des enceintes. L’extension du registre dans le grave semble descendre assez bas, jusqu'à l'infra, sans toutefois porter jusqu’à l’extrême, dont certains gros systèmes démontrent la capacité. Je dirais donc, que cette légère retenue dans le bas du spectre, est un élément que j’attribue finalement aux électroniques. Ces dernières sont certes généreuses dans ce registre, mais auraient besoin d'une alimentation plus conséquente pour oeuvrer avec une plus grande précision. Je referai donc une écoute à l’occasion, avec un caisson et une alimentation Naim DR.

Pour finir, je réalise que sur les morceaux complexes, le Via Appia couplé à l’amplificateur casque en classe A, traite le signal avec une grande justesse, sans tomber dans le piège de la "bouillie sonore". Renforcée par ce registre, la superposition et le délié des instruments à cordes est réellement majestueuse ! 


Expressivité et dynamique


L’expressivité naturelle des électroniques utilisées est de nature à transcrire la moindre inflexion du message sonore, notamment en raison des réserves de courants instantanés. Ce qu’on attend en règle générale c’est retrouver l’expressivité d’un forte, notamment à l’orchestre sur les grosses timbales, mais également la fluidité des gouttelettes sur le courant d’un torrent.

La dynamique s’exprime ici, au travers du Via Appia, avec une grande fidélité, tout en conservant une légère retenue. Les instruments à vent, comme la contrebasse par exemple, sont fort bien reproduits à ce niveau également, donnant une bonne impression de présence en extension sur le registre sonore.

Sur les formations compliquées, les petits messages sonores ne sont pas occultés totalement, comme au réel, plus que détourés, même sur les gros volumes sonores. J'en conclus que le Via Appia ne bride pas spécialement la dynamique et laisse l'électronique et les enceintes s'exprimer.


Rapidité 


La rapidité est une qualité qu'il convient de nuancer. Si au réel les impacts sont instantanés et les instruments volumineux, selon les lieux et la sonorisation, la perception peut être différente.

Si la reproduction de la dynamique apportée par le Via Appia stimule l’instantanéité et la vivacité, elle se voit complétée par une bonne impression de précision du message sonore. Je me dois tout de même de nuancer cela dit, car on est à ce niveau, légèrement en retrait par rapport à ce que je qualifie en règle générale d’excellence. La trompette, est par exemple, reproduite avec vivacité, sans aucune agressivité. Le double échappement du piano perceptible en instantanéité, avec bonne exactitude. Le frotté de cordes sonne avec une satisfaisante fidélité sur la contrebasse et l'alto. L’écoute attentive des cuivres, qui présente souvent les plus gros défauts, est aussi à mon avis très réussie, bien qu'ils manquent très légèrement d'impact sur les grosses formations symphoniques à l'unisson.

Enfin, les passages tout en douceur et tout en force simples, sont bien traduits, le tout avec une juste fidélité qu'on est en droit d'attendre du célèbre foot taping des électroniques Naim. 


Spatialisation et scène sonore


Si l’on s’en tient à la capacité des électroniques, bien mises en œuvre, la reproduction de la scène sonore est en principe assez large et profonde, sans sensation de projection.

Le Via Appia s’applique fort bien à la création d’une bulle de reproduction, essentiellement centrée entre les enceintes et s’étalant légèrement au-delà. L’impression de séparation des rangs à l’orchestre et d’identification des instruments se fait très naturellement, sans effort de concentration. La lecture s’affiche avec précision, mais sans impression analytique et tout cela malgré un très léger retrait des micro-informations. Quoi qu’il en soit, les opéras sont à mon sens majestueux. Sur les prises de son d’exception, on imagine aisément la répartition de la scène avec une impression de réel et sans excès holographique artificiel; Le Via Appia fait ici preuve de retenue face à une caricature visant à simplifier le message. De même sur les petites formations ou les prestations vocales, l’impression d’intimité très agréable des électroniques Naim est fort bien conservée.


Transparence générale 


Sur ce dernier registre, la transcription offerte au travers du Via Appia me semble très bonne. Le spectre sonore s’étale comme je m’y attendait, peut-être parfois avec une légère impression de traîne sur l'extrême bas du spectre, mais sans sensation de renflement. C’est sans équivoque une très belle restitution offrant une belle lisibilité des transitoires qui nous est proposée. La transparence est donc au rendez-vous. Je note en dernier lieu, un détail d’importance : les extrêmes restent parfaitement lisibles et sans distorsion audible lorsque l'on monte le son. 


En conclusion


Voilà donc un excellent câble de modulation. Excellent à la fois par sa rigueur à conserver l’esprit des électroniques pour lesquelles il est destiné, mais également par sa reproduction :  


  • Une très belle image sans extraversion, une scène sonore privilégiant l’écoute intimiste mais également des grands ensembles. 


  • Une retenue très musicale évitant le piège de l’excès analytique. 


  • La capacité à transcrire les informations avec beaucoup d’élégance du Via Appia en fait pour moi un bon candidat au remplacement des couplages par défaut offerts par Naim et notamment le Hi Line.



Les détails sont ici : https://culturecable.fr/noce-de-cuivre-din-din/


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