JPlay lecteur audiophile
Edition du 10 Octobre 2011: modification de quelques impressions sur la coloration du bas medium en version 3.3. La nouvelle version 3.4 est plus neutre à ce titre, moins projetée mais également légèrement mate.
Du fait de la prolifération des produits dits audiophile, il nous semble important de porter notre attention sur le marché et préparons d'autres articles sur d'autres lecteurs d'ici peu.
Nous savons tous par expérience que les lecteurs actuels tels que foobar2000, J.River ou iTunes proposent une restitution sonore excellente mais certes pas exceptionnelle. Au delà des évolutions proposées par ces derniers, leur habilité à reproduire la musique audiophile reste intrinsèquement limitée vu le nombre important de processus d'affichage ou de recherche d'information mis en oeuvre. De plus leur architecture interne qui intercale des appels, même à vide, à de nombreux filtres et DSPs, il est difficile d'optimiser la latence des échanges au maximum. A première vue, d'un point de vue purement informatique, le fait d'accumuler des tâches en parallèle et de faible priorité ne devrait pas entraîner de différence audible. Un processus de lecture fonctionnant à 24bits/192KHz, c'est à dire constitué d'échantillons de 24 bits toutes les 5,2 µs génère sur un flux stéréo un débit constant de 9,2Mb/s. On peut donc en déduire que ce n'est pas sur le débit lui même que ce genre de lecteur travaille vu les 50Mb/s (réel) disponibles en quasi exclusivité sur le bus USB 2.0, mais plutôt sur la régularité des émissions.
Le principal problème que l'on peut soulever est que nombre de processus potentiellement incontrôlables sont lancés chaque seconde soit par d'autres applications périphériques, soit par le système d'exploitation lui-même. Depuis l'apparition de Windows Vista, puis de Windows 7, le système est pensé pour apporter une notion réelle de priorité et d'interruption des échanges possible ou non. De ce fait; il est possible de programmer des sections critiques dans les échanges et d'assurer une plus grande régularité des échanges entre mémoire et périphériques. Pour exploiter ces éléments au mieux, on comprends aisément qu'il est nécessaire de sacrifier toute ou partie de l'affichage.
Les nouvelles générations de lecteurs s'affranchissent donc des affichages pour se concentrer sur la restitution musicale. Jplay est un des précurseurs de cette nouvelle génération de lecteurs centré avant tout sur la restitution du son et non des fioritures associées à la navigation et le multimédia. Marcin Ostapowicz et Josef Piri deux développeurs qui à l'origine se sont croisés sur un forum sont à l'origine du logiciel . Vous trouverez un article avec quelques informations sur leur histoire sur le lien suivant : Enjoy The Music
Du fait de la prolifération des produits dits audiophile, il nous semble important de porter notre attention sur le marché et préparons d'autres articles sur d'autres lecteurs d'ici peu.
Nous savons tous par expérience que les lecteurs actuels tels que foobar2000, J.River ou iTunes proposent une restitution sonore excellente mais certes pas exceptionnelle. Au delà des évolutions proposées par ces derniers, leur habilité à reproduire la musique audiophile reste intrinsèquement limitée vu le nombre important de processus d'affichage ou de recherche d'information mis en oeuvre. De plus leur architecture interne qui intercale des appels, même à vide, à de nombreux filtres et DSPs, il est difficile d'optimiser la latence des échanges au maximum. A première vue, d'un point de vue purement informatique, le fait d'accumuler des tâches en parallèle et de faible priorité ne devrait pas entraîner de différence audible. Un processus de lecture fonctionnant à 24bits/192KHz, c'est à dire constitué d'échantillons de 24 bits toutes les 5,2 µs génère sur un flux stéréo un débit constant de 9,2Mb/s. On peut donc en déduire que ce n'est pas sur le débit lui même que ce genre de lecteur travaille vu les 50Mb/s (réel) disponibles en quasi exclusivité sur le bus USB 2.0, mais plutôt sur la régularité des émissions.
Le principal problème que l'on peut soulever est que nombre de processus potentiellement incontrôlables sont lancés chaque seconde soit par d'autres applications périphériques, soit par le système d'exploitation lui-même. Depuis l'apparition de Windows Vista, puis de Windows 7, le système est pensé pour apporter une notion réelle de priorité et d'interruption des échanges possible ou non. De ce fait; il est possible de programmer des sections critiques dans les échanges et d'assurer une plus grande régularité des échanges entre mémoire et périphériques. Pour exploiter ces éléments au mieux, on comprends aisément qu'il est nécessaire de sacrifier toute ou partie de l'affichage.
Les nouvelles générations de lecteurs s'affranchissent donc des affichages pour se concentrer sur la restitution musicale. Jplay est un des précurseurs de cette nouvelle génération de lecteurs centré avant tout sur la restitution du son et non des fioritures associées à la navigation et le multimédia. Marcin Ostapowicz et Josef Piri deux développeurs qui à l'origine se sont croisés sur un forum sont à l'origine du logiciel . Vous trouverez un article avec quelques informations sur leur histoire sur le lien suivant : Enjoy The Music
Le principe défendu par les concepteurs est qu’il est possible à l’aide d’un simple PC et d’un équipement de lecture dématérialisée de réaliser un transport audiophile d’exception. Dans ce but, JPlay contourne l’ensemble des mécanismes reconnus comme ayant une influence néfaste sur la musique dématérialisée avec brio, la technologie est à la pointe de ce qui se fait actuellement :
- Décompression complète de la plage à lire intégralement au format PCM de façon à ne pas consommer de cycle de conversion en parallèle du transfert des données
- Réservation mémoire contigüe de larges pages de mémoire afin de réduite la latence d’accès au minimum
- Implémentation de mécanisme pour limiter les tâches périphériques de l’OS Windows pour éviter la latence
- Augmentation de la priorité du processus de lecture au maximum pendant la lecture
L’ensemble des paramètres et des modes choisis sont stockés dans un fichier pour éviter les réglages à chaque démarrage. Le choix du fichier est discutable, notamment oblige à démarrer le lecteur dans le même répertoire et complique les intégrations. Un mode à clé de registre aurait été judicieux sachant que le logiciel est dédié à Windows… en complément le lecteur en raison de ses différents contrôles sur l’OS nécessite d’être exécuté avec un utilisateur ayant des privilèges d’administration.
Assez original, un mode de lecture dit d’hibernation propose également de focaliser l’ensemble de la puissance CPU pendant le temps de lecture sur les processus du lecteur. Un peu à la manière d’un lecteur intégré, il peut être complété par un mode Overdrive, qui force l’ensemble de la puissance CPU à tourner au maximum sur les processus du lecteur. Le résultat escompté est de minimiser la latence de l’OS au maximum et par conséquent obtenir un transport quasi parfait. Pendant ce temps, il est impossible d’interrompre la lecture sauf à poser le lecteur sur une clé USB externe et retirer la clé…
Le contrôle du lecteur reste très spartiate avec un minimum d’interface et de commande. Lecture/Pause/Stop et c’est tout, aucun compteur, aucune télécommande, juste une commande au clavier. Quelques macros externes permettent d’agrémenter l’utilisation, mais naturellement sans grande amélioration. Le fait de ne pas disposer d’une interface de sélection préalable à la lecture reste une interrogation sans réponse… Pourquoi cette attitude de puriste sans compromis, la mécanique de lecture actuelle peut s’agrémenter d’un bon système de sélection sans amputer la qualité de lecture !
Notons également que le temps de préchargement de la musique au format décompressé peut quelquefois être assez long, il semble préférable de préparer une liste de lecture au préalable surtout lorsque les plages sont en haute résolution.
D’autre part, plusieurs paramètres permettent d’ajuster au mieux la mécanique de lecture :
En premier lieu un paramètre permet de régler le niveau de mise en mémoire tampon avant transmission au pilote WASPI ou Kernel Streaming. Ce dernier service me semble être celui présentant suite à mes tests le meilleur résultat sonore. Plus le tampon est faible, moins la latence est importante. Ce paramètre donne des résultats différents selon son réglage, sur tous les tests le mode DirectLink a donné les meilleurs résultats.
En second lieu, un second paramètre permet de choisir entre deux moteurs de lecture. Le premier baptisé River propose une restitution légèrement colorée sur le bas medium et lissant agréablement les plages les plus compressées. Le second Beach, s’avère plus transparent et droit, la séparation des instruments est plus évidente mais naturellement n’arrondit pas les angles. Deux écoutes qui conviendront en fonction des équipements. En ce qui me concerne, je trouve la seconde (Beach) plus en adéquation avec l’idée de ce que l’on se fait d’un transport transparent et musical.
Enfin, un troisième paramètre permet d’ajuster la latence d’échange jusqu’à la valeur minimale de 0,5ms qui convient fort probablement à toute machine moderne. Ce paramètre joue d’ailleurs considérablement sur le résultat.
Nous avons essayé de le prendre en défaut sur l'écoute de plages dont l'enregistrement est moyen, classique en musique de variété française (voir copie d'écran), sans succès, l'impression de présence est exceptionnelle. A y regarder de plus près il s'agit d'une signature tout à fait propre au lecteur qui amène une légère coloration du bas medium et un détourage "projeté des images". Une fois habitué à la signature sonore, dans tous les cas de figure (Beach ou River), la qualité de restitution est excellente, proposant une répartition spatiale des instruments extrêmement précise à l’image de ce que l’on voit sur les produits très haut de gamme en lecteur intégré. La qualité des timbres semble parfaite sans aucune coloration avec une impression de vrai. Les voix sont reproduites avec une grande précision, la foultitude de micro-détails contribue clairement à son naturel dans ses moindres inflexions.
Dans le mode River, la restitution est légèrement différente de celle proposée sous le nom Beach. Le mode River offre une image stéréo légèrement plus tassée, le bas du spectre est légèrement plus présent de ce fait la clarté des informations de plans est légèrement atténuée. Cependant, les micro-détails sont bien présents, proposant une restitution au final au timbres assez mats.En mode Beach l’ensemble des micro-détails qui contribuent à l’ambiance comme les bruits de salle ou les applaudissements sont particulièrement bien reproduits et rendent un naturel confondant à la musique quelque soit le niveau de l’équipement. De plus, l’impression d’étalement des plans sonores sort renforcée même dans le cas de plages CD compressées et tout particulièrement réaliste et précise sur les plages en haute résolution de 24 bits. Naturellement dans ce mode, tout défaut ne pardonne pas au niveau de l'enregistrement, ce qui fera préférer à certains le mode River au mode Beach. Les puristes s'attacherons certainement à privilégier le mode Beach.
Pour ce qui est de la bande passante suggestive, elle semble très bonne, le bas du spectre ferme et naturel, sans boursouflement, le haut du spectre sans aucune dureté numérique ou sensation d’écourtage, le medium riche et naturel. Le résultat de l’ensemble prêche à la faveur d’une réelle holographie dans la restitution que l’on trouve en général uniquement sur les systèmes à tube et muni de système de HP à pavillon. En version 3.3, l’impression de 3D est saisissante pourvu naturellement que le système ampli/hp utilisé en soit capable un minimum. D'un mode et d'une version à l'autre on peut s'apercevoir que l'effet est quelque peu artificiel, mais qu'importe, il contribue à la signature de restitution du lecteur dans cette version. La version 3.4, plus mate par nature, n'offre pas une image aussi tridimensionnelle, mais certes plus réaliste. On notera à juste titre qu'elle apporte un côté plus naturel et posé à la restitution sur du matériel neutre.
Enfin, qu'en est-il exactement du mode hibernate? L'activation de la CPU à vitesse maximale n'a pas changé fondamentalement la restitution lors de nos essais. Une écoute attentive à plusieurs reprises révèle une subtile différence avec les modes River et Beach. Nous constatons une légère extension de l'extrême grave avec une restitution qui nous semble au final un peu moins équilibrée mais qui présente sur le medium et les timbre une très légère amélioration. Cette dernière se situe non pas au niveau de la clarté, mais de l'aération. Les voix sont légèrement plus charnelles, ce qui me fait dire qu'il s'agit là non pas d'un pas supplémentaire mais d'un mode complémentaire avec une restitution encore différente. Le choix s'impose donc selon votre goût personnel !
En version 3.4, de nouveaux paramètres apparaissent permettant de gérer quelques éléments complémentaires pouvant se révéler utile. Ainsi, une fonction permettant une atténuation du volume à la base sur le flux au moment de la lecture des plages en mémoire calcule à l'avance la réduction de volume. Ceci permet ainsi de conserver des échanges bit perfect/bit true sans calculs en temps réels susceptibles de contrarier la restitution.
Une seconde fonction permet également d'appliquer un algorithme d'inversion de phase. Selon les montages et les plages écoutées, la restitution peut s'en trouvée améliorée. Naturellement il est difficile de jouer d'un morceau à l'autre sur ce paramètre et il convient en principe juste d'ajuster l'installation des cascades appareils (ampli/premapli/transport).
Enfin, un dernier paramètre Throttle, assez utile permet de se rapprocher du mode d'hibernation en forçant le maximum de processus pendant la lecture à passer en priorité basse. L'influence est notable lors de mes tests sur les PC qui bénéficient de CPU performante, notamment à partir de Core 2 Duo. Sur les machines à processeur plus bas de gamme, la différence n'est me semble-t-il pas très audible et le système montre parfois quelques instabilités du fait du manque de ressources disponibles aux processus annexes. Je déconseille donc son utilisation systématique. Notons également que la restitution est plus aérée et le bas du spectre plus ample lors de son utilisation sans présenter la rondeur un peu perfectible observée en mode d'hibernation complet.
Notons également que sur les DACs testés, même ceux d’une qualité modeste bénéficient de ce transport 100% informatique. On atteint un degré de restitution fort naturel en utilisant des produits déjà d’un certain niveau. Ceci conforte dans l’idée qu’en travaillant le transport, le DAC ne semble plus si essentiel à donner l’émotion musicale.
En Conclusion
Ce lecteur prouve une fois de plus que le transport est essentiel et en combinaison avec un traitement d’exception tel que celui que propose Audiophileo ou M2Tech, le résultat est tout simplement exceptionnel et digne des meilleurs équipements en CD d'un prix raisonnable qu'il m'est venu d'écouter. Ces derniers sont d’ailleurs littéralement dépassés dans le cas de plages haute résolution sur lesquels ils ne peuvent clairement rivaliser.
Un produit à conseiller sans modération si tant est que l’on accepte de nombreuses manipulations manuelles et de sacrifier à une utilisation toujours plus conviviale que proposent les produits tout intégrés.
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