Banc d'essai - Un été avec le M2TECH Young


Un été avec le M2Tech Young et Palmer

Quoi de plus agréable que de profiter des temps morts de l’été pour profiter, outre des concerts, des agréments d’un excellent ensemble musical ?



M2Tech dont la gamme de produit est relativement étendue, propose à son catalogue un ensemble d’équipements tous aux prix très étudiés, le système de convertisseur Young et son alimentation séparée optionnelle Palmer ne coupe pas à la règle.

Premier contact

La finition des boîtiers est soignée et diffèrent naturellement des équipements que l’on peut trouver dans le début de gamme à travers l’EVO DAC par exemple sur lequel vous trouverez mon article dans la presse classique. Le poids rassure quant à l’isolation aux vibrations, mais également de par la nature du boîtier lui-même, usiné à base d’aluminium aux arêtes correctement chanfreinées. La façade est quelque peu originale, munie d’une grille arrondie en nid d’abeille, elle présente un affiche par LED de très grande taille. Si le choix n’est à mon goût pas des plus esthétiques, il a cependant le mérite d’être particulièrement clair et visible lorsque l’on est assis à quelques mètres sur son canapé. Le look uniforme proposé pour l’alimentation séparée sur batterie Palmer assure une cohérence, voire une harmonie des éléments.

vue rapide du branchement à l'arrière.


L’installation est d’une simplicité enfantine, deux boutons en façade permettent respectivement l’allumage et le passage d’une entrée numérique à l’autre. L'alimentation sur batterie est également très simple à mettre en oeuvre à l'aide de son bouton de mise en charge et d'allumage/extinction des sources connectées.

Le matériel utilisé

Spécifiquement prévu pour une restitution dématérialisée, le système utilisé pour le test est composé :
  • D'un commutateur (switch) Apple Extreme avec ports Gb Full Duplex
  • D’un pc portable alimenté par une alimentation externe, Core 2 Duo, 6 Mo de RAM et disque SSD de 80 Go. Le PC est connecté au réseau en Ethernet à 1Gb/s Full Duplex.
  • Le système d'exploitation est Windows 7 Ultimate x64 SP1, l'optimisation apportée au système est conforme aux recommandations sur le PC Audiophile.
  • Câble USB A vers B Wireworld Starlight
  • Câble AES/EBU O2A
  • Câble Toslink Supra X-ZAC
  • Câbles de modulation YBA Diamond
  • Câbles d'alimentation Oyaide Tunami GPX
  • Câble Ethernet FTP Cat 6 blindé, écranté et blindé sur les prises
  • D'un NAS de 2 To connecté à 100Mb/s Full Duplex
  • D'un iPhone 4S et d’un iPAD 3 servant de télécommande avec l'application Remote connecté en wifi sur l'Apple Extreme
  • Le logiciel de lecture est foobar2000 couplé à JPlay V4.2 en mode Xtreme (DirectLink / buffer = 800)/Beach ou JPlay mini 4.2 en mode Hibernation/Fullscale/Xtreme, JRiver V17 ou iTunes V10 suivant les cas
A notre habitude nous avons testé soigneusement chaque entrée et établi une hiérarchie de restitution qui, somme toute nous semble tout à fait logique. L’entrée TosLink optique numérique s’est révélée la plus mate, délivrant une image manquant de relief mais naturellement suffisante pour alimenter une box ou une lecture de DVD. Ensuite, l’entrée USB 2.0 nous a relativement séduite, mais reste cependant légèrement en retrait par rapport à une bonne alimentation S/PDIF coaxiale ou encore mieux numérique AES/EBU. 

Nous n'avons rencontré aucun incident avec le pilote qui a parfaitement fonctionné tout au long du test.


L'arrière

Les entrés et sorties sont soignées, les prises proprement vissées, toutes dorées, sauf naturellement l’entrée BNC pour laquelle cela s’avère inutile, les sorties analogiques asymétriques en prises RCA sont également dorées. L'assemblage est résolument soigné, les bains de soudure sur les connexions de la carte intégrée (PCB) sont propres.

Notons au passage qu’il convient de laisser tourner le système pendant quelques heures afin qu’il puisse atteindre sa pleine capacité de restitution. Notons également que le Young est quelque peu sensible à la phase secteur et montre une plus grande précision et une absence de tassement dynamique une fois mis en phase. Lorsque l’on passe à l’utilisation avec l’alimentation séparée Palmer, ces remarques deviennent naturellement obsolètes.

Réalisation technique

A l'image de ce que l'on peut trouver sur les constructions rigoureuses, le système de conversion est confié à deux horloges séparées pour traiter les fréquences multiples de 44,1 KHz et 48 KHz. Bon point, le multiplicateur de fréquence pour régénérer les multiples de 44.1KHz à partir d'une unique horloge pour le 48 KHz est donc absent.

Chaque étage numérique est isolé séparément par le biais de composants spécifiques de chez Analog Device, de la circuiterie d'alimentation. M2Tech a également choisi d'isoler les entrées galvaniquement.

L’entrée USB 2.0 est gérée par un contrôleur Cypress CY7C68013A à faible consommation. Comme dans d’autres produits M2Tech, la logique de transmission S/PDIF passe à travers le composant (transceiver) Texas Instruments DIX4192 capable de traiter les fréquences à concurrence de 192 KHz. 

La partie de conversion est confiée au même composant Texas Instruments que sur les autres modèles de la marque, à savoir le PCM1795. Fonctionnant sur 32 bits et allant au maximum en fréquence à 192KHz, il s'avère amplement suffisant pour traiter tout type de fichier audio courant. Notons que ce modèle accepte les signaux d’horloge de 384 KHz, 512 KHz et 768 KHz tout en continuant à fonctionner en interne à 192 KHz pour un rapport signal bruit très correct de 126 db et un THD+N de 0,0015%.

vue interne du Young
A ce titre le convertisseur Young, permet donc au travers de son pilote spécifique, d'utiliser des fichiers de très haute résolution dont l'échantillonnage est à 384 KHz, l'intégrité du signal étant donc conservée jusqu'à la section DAC qui remettra au final le signal à 192 KHz avant le passage aux étages de restitution analogique.

Nous n'avons pas pu mesurer le gain réel apporté par une telle résolution, d'une part car le matériel disponible sur Internet en la matière n'est guère satisfaisant et ne disposant pas de câblerie usb suffisamment qualitative en cette période d'été sous la main pour saisir ce niveau de nuance.

L'alimentation séparée Palmer

section de régulation, filtrage et livraison du 15V continu sous 1A

Si d'un aspect extérieur, elle est identique au convertisseur, au niveau poids il n'en est rien, car une fois en main, on fait aisément la distinction entre les deux, cette dernière avoisinant les 3 Kg. L’alimentation sur batterie Palmer est constituée d’un transformateur complété par un étage de régulation destiné à charger la batterie Li-Po de 3400 mA embarquée. Les composants ne sont pas exceptionnels, et il s'agit là d'un assemblage somme toute assez courant. Cela dit en matière de batterie, la recherche est sans aucun doute plus dans l'efficacité que dans la sélection de composants purement audiophiles destinés aux étages de sorties et transformateurs intégrés. Notons que du fait qu'il s'agit d'un boîtier séparé, beaucoup de problèmes de proximité ou de rayonnement sont de fait éliminés. Le filtrage annoncé est d'ailleurs limité à un bruit de 20mV RMS.

Le transformateur accepte du courant alternatif entre 100 et 240V pour délivrer du courant continu en 24V. La masse est reliée au PCB et la terre électrique sert donc de référence. 

Le courant ainsi généré est ensuite filtré et utilisé pour le chargement de la batterie Li-Po. Il délivre un courant continu jusqu’à 15V / 1A. L'autonomie moyenne annoncée est de 9 heures avec un DAC Young par exemple. Voilà qui est amplement suffisant pour profiter d'une écoute, cela dit une batterie de 8000 mA aurait été la bienvenue pour apporter une plus grande autonomie.

Le Palmer permet d'autre part de brancher deux équipements, ce qui peut se révéler pratique selon les configurations de matériel utilisées.

Notons également que le temps total de charge est de 3,5 à 4 heures.

Ecoute

Vient enfin les sessions d'écoute. En raison de la longue période pendant laquelle nous avons pu vivre avec cet équipement, plusieurs écoutes ont été possibles, à plusieurs heures de la journée. Nous avons donc écouté, puis réécouté avec attention plusieurs fois les mêmes plages dans des conditions différentes. En raison de la nature très musicale de l'équipement, nous avons choisi de vous présenter en priorité des comptes rendus de plages blues-rock, plutôt que du classique.

Sur Gary Moore, Blues Alive, Story of the blues, la scène est assez ample mettant en avant la ligne de basse avec grande assise. La superposition des plans reste crédible, le rythme imposé par la batterie en retrait parfaitement en ligne avec fluidité. La voix de Gary Moore sans excès de nuances offre également grande crédibilité. Enfin, glissando et coups de pédale de la guitare électrique rappellent avec plaisir les sensations du concert: clair et sans bavures. Le haut du spectre présente cependant par moment quelques duretés qui nous feront sélectionner de prime abord des câbles plutôt mats ou droits en terme couplage.




Sur Jimmy Rogers, Blue Bird, Walkin’ by myself, l’extraordinaire enregistrement haute définition laisse filtrer un plaisir musical avec une absence complète de sensation de dureté. L’accompagnement fait preuve d’une parfaite fluidité avec aération. L’écoute des plages haute définition nous fait penser qu’elles sont un atout pour ce type d’équipement, la sensation de compression s’effaçant face à la musique. Nous avons quelque regret de ne pas avoir un câble USB plus haut de gamme sous la main pour pouvoir apprécier pleinement la restitution.




Sur Steevie Ray Vaughan, Couldn’t stand the weather, Tin Pan Alley, l’atmosphère du morceau est relativement bien transcrite. La ligne de basse électrique très présente mêlée aux coups de baguettes s’entrecroisent sans superposition. 
Les pressions du rouleau sur les cordes au démarrage du morceau glissent avec réalisme, on notera simplement une légère déviation des timbres sur le haut du spectre de la guitare et des cymbales. Nous avons fort à penser que les câbleries utilisées en sont responsable et qu’il faudra donc les sélectionner avec soin !




Sur Katie Melua, Katie Melua Collection, Piece by Piece, Les deux guitares sont difficilement perceptibles, chose notable sur tous les équipements testés hormis les très haut de gamme ; 
la voix de la chanteuse se place naturellement bien au centre au premier plan avec cependant quelques sifflantes à haut niveau. Là encore il faut incriminer le manque de transparence de la câblerie, la voix particulièrement montante de la chanteuse, pleine de nuance, peut facilement se retrouver à un stade caricatural si l'accord entre les éléments n'est pas parfait. Les extinctions de notes se distinguent sans extraversions ou persistance, on ne les attend d'ailleurs pas particulièrement sur ce niveau d'équipement plus que cela.

Sur Elton John, Made in England, The One, la prise de son live spécifique que nous aimons à utiliser laisse passer un piano quelque peu dur, caractéristique du manque de délié entre autre dans le haut du spectre. 
Le timbre des voix est cependant bien reproduit, l’écho de la voix du chanteur reste sur le premier plan sans extravertir, ni défigurer la scène réelle. Les applaudissements et l’ambiance au premier plan s’étalent largement avec crédibilité, laissant entrevoir l'espace au-delà des enceintes sur les côtés, ce qui est plutôt un bon point au niveau spatialisation.


Sur Ben Harper, Welcome to the cruel world, Forever, l’impression tridimensionnelle de la prise s’exprime sans aucune caricature. Nous aimons particulièrement ce morceau dont la prise de son analogique laisse passer un souffle entremêlé de réalisme des timbres, toujours très justes sur les bons équipements. Les sonorités de guitare sèche sont excellentes, renforcées par le réalisme des percussions toujours précises et fluides. La voix du chanteur emplie de nuances et parfaitement détachée du jeu des instruments, envoute comme à l’habitude. C’est donc un parcours parfait sur ce type de musique.



Sur The Nits, Urk, Shadow of a doubt, l’enregistrement live d’exception s’offre avec réalisme mais, nuançons, sans cette étincelle d’excellence que l’on ne trouve que dans sur le haut de gamme. 

La magie du concert live est là, le chanteur à quelques centimètres du  micro, on devine les mimiques du visage... La guitare folk propose un éventail relativement complet de nuances et le xylophone en arrière plan, correctement situé dans l’espace tinte avec distinction.

L'intensité des moments forts, les accents de la voix sont également bien reproduits, laissant place tout simplement à la musique.


Sur Nirvana, MTV Unplugged, Polly, l’impression de se trouver au cœur de l'évènement est naturellement fort bien reproduite.
L’atmosphère intimiste des sessions Unplugged de MTV est au rendez-vous à plusieurs titres. D'une part du fait des petits micro-détails qui participent à l'ambiance et du fait de l'impression spatiale d'autre part.

Sur la voix de Kurt Cobain se détache avec rapidité et sans tassement dynamique excessif la ligne de basse, ainsi que quelques détails qui échappent en règle générale aux équipements de cette gamme. Nous sommes donc plutôt agréablement surpris et à nouveau une montée en gamme de câble pourrait sans aucun doute apporter un plus notable.

Sur la sonate pour clavier numéro 2 de Frederic Chopin par Martha Argerich, le premier mouvement nous livre sa puissance sonore habituelle laissant le complet volant de nuances pianistiques s’exposer. La pianiste fait preuve d'une richesse dans son jeu, où ici les deux mains   apparaissent bien séparées avec grand réalisme, les extinctions de notes sont présentes, restant discrètes, sans extraversion au grès des inflexions dictées par le double échappement ou les pédales.
On perçoit la scène sonore dans l'espace, sans tassement, il ne manque juste que l'étincelle de magie de reproduction des micro-détails d'un équipement haut de gamme pour combler parfaitement notre désir !


Sur la symphonie numéro 4 de Gustav Mahler sous la direction de George Szell, l’orchestre de Cleveland livre une palette complète de couleurs musicales avec grande véracité, fidèle d'ailleurs à sa réputation. Une pointe de manque de naturel sur les violons par moment peut être distinguée, mais sans aucune connotation rédhibitoire. On notera simplement à nouveau qu’il conviendra de choisir sa câblerie avec soin, celle de notre test ne convenant manifestement pas totalement. La scène sonore s’étale volontiers en largeur et en profondeur laissant entrevoir la grandeur du lieu et … de l’orchestre ! La texture musicale est réellement exceptionnelle, chaque type d’instrument perçu parfaitement à sa place, aussi bien les trompettes assourdies que les envolées par moment des bois. Voilà donc encore un style musical qui semble bien aller à cet appareil !

Conclusion

Alors ... avec ou sans Palmer ?

Naturellement la question se pose. En toute logique il convient déjà de positionner le matériel en termes de prix. A environ 1000€ le convertisseur seul, dans ce segments de prix, il nous semble difficile de trouver bien meilleur candidat sans avoir à franchir l’étape fatidique des plus de 2500€ afin de marquer le pas réellement. Il nous semble donc que le positionnement du produit justifie à lui seul une utilisation sans alimentation, bien associé, il apportera un grand plaisir musical à l’auditeur. 

Le convertisseur Young offre au final une reproduction à la fois musicale et fidèle, sans naturellement découper le message à la serpe, ni aseptiser la restitution à aucun moment. Les instruments au naturel sont relativement fidèles et la musique électronique semble être nativement à son aise. Encore une fois à ce niveau de prix, il nous semble difficile de ne pas apprécier le résultat.

L’alimentation séparée Palmer, dont le prix avoine les 900€ apporte un gain substantiel sur certains registres, cela dit, tout dépendra des conditions d’utilisations. En fait, l’alimentation sur batterie d’une manière générale offre une image plus précise, aux accents moins dur dans le haut du spectre, favorisant l’impression de véracité et de fluidité générale. Certains lui trouve un certain caractère analogique, avis que nos ne partageons pas. Mais attention, si le courant est correctement régulé, si les interférences sont peu nombreuses, l’effet peut passer du spectaculaire à ... léger. Nous pensons donc qu'il peut être judicieux de tester en situation ce type de solution dans un second temps, avant de l’acquérir, d'autant plus qu'elle multiplie par 1,5 le prix d'acquisition.

En tout état de cause, le bonus apporté par l’alimentation séparée lorsqu'il est là nous semble apporter toujours un bon positionnement en termes de prix en restant en dessous de la barre des 2000€ et en marquant le pas sur ce qui se fait au niveau de la concurrence dans le domaine. De ce fait, nous pensons qu'il ne peut s'agir d'un mauvais investissement dans l'absolu.

A titre de conclusion, nous dirons comme à l’habitude, qu'il convient de bien associer les éléments entre eux. Le Young est un excellent DAC, le Palmer le complète harmonieusement en situation, ils se sont accommodés sans trop de soucis à l'ensemble Vecteur et ProAc de test, mais certes pas aux câbles. La signature sonore de cet ensemble conviendra sans aucun doute à la fois aux systèmes jouant la transparence sans extraversion et à ceux ne faisant pas preuve de caricature au travers de leur signature sonore.

Site Web du constructeur : http://www.m2tech.biz/young.html
Pout tout renseignement, contactez Hami Sound : http://www.hamysound.com/

Tarifs prix public :

YOUNG : 1090€ TTC
PALMER : 870 € TTC
Câble d'alimentation supplémentaire pour PALMER : 29€ TTC

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